Démarche Artistique
L’eau, principe de toute vie, est le coeur battant de l’oeuvre de Stéphane Hauton. Elle explore sa fluidité comme déclencheur, vecteur et mémoire du vivant. L’eau relie chaque être vivant, partout où elle afflue, la vie s’installe. Pareille à un Big Bang silencieux, elle diffuse ses informations et déclenche l’étincelle qui embrase le feu intérieur de l’existence.
De cette impulsion jaillissent volumes, membranes et organismes en devenir.
C’est un déploiement d’un monde dynamique invisible sous la surface visible.
La ligne courbe dans un geste continu cerne et contient, donne corps à la « peau ».
Le liquide des formes, rappel la tension d’une membrane vivante.
Le dialogue plein / vide, translucides opposées à des densités pigmentaires, fait vibrer la surface comme un pouls, laissant l’oeil circuler librement, tel un flux.
Enfin, la matière fluide, encres, vin, tanin diluées, résines et glacis aquarellés épousant le support, incarne le mouvement imprévisible qui révèle la force d’auto-organisation de l’eau, squelette invisible façonnant la vie.
Quels mouvements secrets de notre propre origine cette eau primordiale nous invite-t-elle à explorer ?
Stéphane Hauton est surtout connu pour ses aquarelles au tanin de vin, dont la fluidité donne l’illusion d’effleurer l’eau.
Ses œuvres naissent essentiellement de matières organiques et d’encres colorées, qui se déploient en veines lumineuses et vibrantes, circulant sur papier, toile et métal.
Chaque courbe, fluide et contenue, révèle une énergie végétale, animale ou humaine.
Parfois rehaussée de résine, l’épaisseur fige le geste de la source d’eau brillante.
L’œuvre de l’artiste révèle le mouvement originel qui circule sous l’apparence du vivant, en explore la fluidité de l’eau perpétuelle, de la terre à la mer, jusqu’à la féminité.
Quelle circulation secrète de notre propre origine, ce fluide primordiale nous invite-t-il à explorer ?
Bio
Histoire d’Artiste
Nous sonnons à la porte de l’établissement, la clenche de la barrière s’ouvre en claquant dans mes oreilles. La cour est silencieuse, nous montons l’escalier, puis direction un couloir vide sans fin.
Je devine la forme du directeur dans la pénombre, et il nous ouvre la porte de son bureau. Le soleil se couche en frappant les carreaux, une chaleur étouffante m’écrase.
Bien habillé, avec sa cravate et ses lunettes, il me regarde. Puis c’est à mon père qu’il s’adresse :« Votre fils ne peut pas passer en classe de 3ème, ses notes sont insuffisantes. »
Le verdict tombe dans un silence qui m’aspire vers l’inconnu. Moi qui croyais que de bonnes notes en dessin suffisaient. Moi qui fais de mon mieux.
Je me sens seul dans un désert d’incertitude. Un horizon disparaît dans la nuit. Mon père entend et laisse l’institution terminer son discours.
Le directeur propose une solution : « Emmenez-le visiter des lycées techniques.